Le petit cahier de Laon

                                                                                                                                                                                                                                                 1


Allées cavalières en perspectives du même nom  
 
ALLÉES CAVALIÈRES EN PERSPECTIVE DU MÊME NOM, 2009, burin.
 
  À quoi peut bien servir, appliquée au dessin artistique, la perspective cavalière? Sinon, à dessiner des allées cavalières.
 
 J’aime établir des liens entre le procédé et le sujet, ... aussi, entre l’outil et l’image, créer une collusion entre le visible et la façon de le produire. Cela apporte une poésie un peu drolatique, et, assez discrète qui me plait bien.

 

 

 

2
Un oeuf à là règle sur un cube à main levée 
 
UN ŒUF À LA RÈGLE SUR UN CUBE À MAIN LEVÉE, 2005, burin et pointe sèche.
 
  C’est un défi. Et, par ailleurs, un hommage implicite à Claude Mellan, une préférence pour les trames visibles et significatives...
 
  L’idée est d’inverser le rôle de la pointe-sèche et celui du burin, par rapport à ce qu’il serait logique de faire, si, l’on voulait se faciliter la tâche! C’est un choix qui vise à être anti-judicieux, justement, pour révéler les limites de la technique, et donc, la rendre présente au coeur du fonctionnement de l’image.

 

 

 

3         
Portait d'un coureur cycliste entièrement réalisé au vé           
 
PORTRAIT D’UN COUREUR CYCLISTE, ENTIÈREMENT RÉALISÉ AU VÉLO, 2008.
 
  Voyez, je suis venu avec mon vélo!
 
  C’est un outil avec lequel on creuse des sillons parallèles. Au burin, on les creuse l’un après l’autre; tandis qu’au vélo, c’est en une seule fois!  ... d’où sa supposée vélocité!
  Mais, en fait, pour la taille directe, ce n’est pas un outil rapide! Ce que l’on gagne grâce à la multiplicité des lames, on le perd; à cause de la force qu’il faut mettre à pousser l’engin.
 J’aime comparer le vélo à ma forme de pensée: Je m’enferre dans les ornières, souvent.
  Ici, vous remarquerez que j’ai fait en sorte de montrer le coureur en plein effort, mais sans que l’on ne voit le vélo. Je n’ai pas voulu être redondant, faire une sorte de pléonasme.

 

 

4

on ne joue pas...

 
ON NE JOUE PAS AVEC LA NOURRITURE!, 2007, détrempe sur toile.
 
   C’est moins un plaidoyer anti-corrida,... que le besoin de montrer ce qui sépare un artiste picard, ... de Picasso!
            Je ne saisis pas toutes les subtilités de la tauromachie.        
 
  Et d’autre part, mes parents me disaient toujours... On ne joue pas avec la nourriture!

 

 

5
La guerre moderne 
 
LA GUERRE MODERNE, 1991, linogravure.
 
  Il s’agit plus encore de dire la désinformation inhérente aux périodes de guerre, que de parler de la guerre en elle-même.
 À l’origine, gravure en référence à «Tempête du Désert» (Busch père, ... puits de pétrole, )  réactualisé pour Sarajevo ( tempête de neige. ) Car, guerre juste ou injuste, toujours la même nécessité de propagande, de désinformations...

 

 

6
 Armement Désarmement
 
ARMEMENT / DÉSARMEMENT, 2007, pointe-sèche.
 
  On nous habitue à penser que la plus grande menace pour l’humanité, c’est le bouleversement climatique, suivi de la perte de biodiversités, ou bien, on nous parle du nucléaire civil; mais, le surarmement n’est pas au coeur de nos préoccupations. C’est pourtant la plus immédiate et, peut-être, la plus importante des menaces, allez savoir?
 
  Quand on annonce que l’on désarme: On se débarrasse en fait, des armes obsolètes, pour en fabriquer d’autres, plus modernes.
  Mon petit tank sort de l’usine pour faire un tour dans le monde, symbolisé par une marelle, et bordé de l’infra monde des cimetières militaires, puis il part pour l’usine de désarmement. On récupère la ferraille, qui repart... vers, l’usine d’armement!

 

 

7
Les grands moyens

 

LES GRANDS MOYENS, 2010, burin et pointe-sèche
 
  Petit paysage d’une paix armée. Une situation figée.
  L’extrême vigilance est toujours vaincue par le temps qui passe.
 
  C’est le présent du plan Vigipirate.

 

 

8
  le dernier carr+®

 

LE DERNIER CARRÉ, 2009, burin.
 
  Un peu comme « la Vague », d’Okusaï, qui s’apprête  à recouvrir la barque... Mais! Suspens! Quel sera le sort des marins? Instant qui est destiné à ne pas avoir de conclusion, ce n’est pas une bande dessinée...! Le petit arbre dans sa forteresse, subit l’assaut des blindés. Que va-t-il arriver? J’ajoute, bien sûr, une dimension de non-sens...
 
  Et même, pour qui voudrait croire à un message écologique, plutôt, une note d’idiotie, dirais-je.
            Quand c’est idiot, c’est tout de suite, plus,  ... Art Contemporain! C’est bien connu.

 

 

9
la mort du petit cheval

 

LA MORT DU PETIT CHEVAL, 2007, acrylique sur toile.
 
  Expression langagière pour dire la misère, la fin des haricots...
            Michels Audiard disait, le drapeau noir flotte sur la marmite!
 
  À l’inverse, Francette Fiorini, m’avait raconté que dans les périodes difficiles de leurs débuts, alors que «Fio» n’enseignait pas encore la gravure aux Arts Déco, elle achetait un grand sac de pommes de terre... Quand elle arrivait à la fin, alors, miraculeusement, son mari vendait une toile.
           
            J’évite de raconter, à mon tour, ce genre d’histoires à mes élèves. Ce n’est pas du jeu de faire des artistes, en faisant croire qu’il y a un dieu pour les artistes.       

 

 

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 Proverbe


QUI VOLE UN ŒUF, VOLE UN BŒUF, 1990, linogravure.
 
  L’œuf est dans la poche du bœuf, c’est la condition pour que « qui vole un œuf, vole un bœuf, » soit plausible (dans l’ordre de l’imaginaire), sans qu’il y ait, ce que le proverbe affirme implicitement, une escalade des actes.
  L’image s’est imposée à moi d’ambler, sans doute parce que je ne crois pas à la fatalité de l’enchaînement des actes dont il est question.
 
  Je donne souvent, dans le cadre de mon travail à l’école Maurice Quentin de La Tour, des proverbes à traduire en image, dont quelquefois, celui-là. ( Je me suis aussi intéressé à des illustrateurs, comme André François...) Je n’ai jamais rencontré personne qui ait apporté la même solution. C’est très marrant de voir que si l’on décide de faire la meilleure image possible à partir d’un proverbe, un point c’est tout, on révèle quand même des choses de ses opinions, pour ne pas dire davantage.

 

 

11
  la femme poisson


LES DESSOUS DE LA FEMME POISSON, 2008, xylogravure.
 
 
  J’aime bien imaginer les coulisses, l’envers du décor...
 
Ça participe aussi d’une période où je cherche à me défaire de toutes sortes de croyances. Je n’ai plus envie de me laisser berner; j’ai envie d’apprendre à voir les trucs, les manipulations...
 
            Je jette les vieux grimoires, vive la zététique!

 

 

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Sade


SADE SOUS UNE MARQUISE, 2007, burin .
 
  C’est un mode de fonctionnement connu, ça s’appelle une supercherie. C’était à la mode dans la peinture américaine du XVIII ème, et XIX ème siècle. Il y a, par exemple, un tableau de Raphaëlle Peale, au musée de Kansas City, qui s’appelle « après le bain, » et qui représente simplement une serviette entrain de sécher.
  Est- ce que je m’implique ici, autrement que par le plaisir que je prends à ressusciter ce fonctionnement d’image?
 
            Si l’on connaît où j’habite, on sait que j’ai, effectivement, une marquise de ce genre au-dessus d’un perron, et quelques marches semblables, en ciment...
Cela fait donc, sans chercher loin, un pied d’estale idéal pour mon marquis, qui s’apprête à le descendre. De par ma forme de culture, toute surréaliste au départ; il n’est pas étonnant de le faire partir d’assez haut. Mais, j’ai eu l’idée de cette gravure, juste après avoir entendu une descente en flammes de Sade, à la radio, par Michels Onfray. C’est le déboulonnage de la statue qui est le sujet réel de cette gravure.
 

 

 
  13
  On a retrouvé madame Favart

 

ON A RETROUVÉ MADAME FAVART, 2004, point-sèche.
 
  J’ai passé 2004, à faire des hommages à Maurice Quentin de La Tour, dont, c’était le tricentenaire de naissance.
  J’ai retenu celui-ci, ou celui-ci m’a d’avantage retenu, je ne sais comment dire?
 
            Il y a le bocal du cabinet de curiosités, qui n’est pas latourien,  mais qui évoque fatalement le XVIIIème siècle. Il y a l’opéra...! ( Madame Favart.) Il y a de l’ancien régime, bien sûr; dont la destinée est de finir assez mal. J’ai voulu prévenir, ... à retardement, hélas! Par une sorte de prémonition rétrospective.
  Mis à part, que, quand on a comme moi deux ancêtres révolutionnaires, il vaut mieux éviter de s’impliquer trop directement, surtout en politique, et, voir les choses d’assez loin.

 

 

14
  deux sorci+¿res

 

DEUX SORCIÈRES, 2010, pointe-sèche.
 
  C’est une scène vécue! ( Aussi étrange que cela puisse paraître. )
 
  Autre fois, il y avait une association qui s’occupait du Rock and Roll à Saint-Quentin, et qui, pour Halloween avait pris l’habitude de donner une soirée gothique, avec concerts, etc.
  Et, au bar, on trouvait de charmantes personnes déguisées en méchantes sorcières, qui tranchaient avec le public qui n’était pas toujours vraiment déguisé, mais qui pouvait être intrinsèquement inquiétant; des gens défoncés, par exemple.
            D’où l’idée d’opposer la sorcière déguisée et la vraie sorcière.
 
  J’aime bien le principe de dualité dans une image, ça fonctionne toujours assez bien.

 

 

15
  l'homme et l'animal

 

L’HOMME ET L’ANIMAL, 2005, acrylique sur toile.
 
  C’est un peu moi. Je suis cet homme-là, qui adore ne pas tenir compte que l’animal est un animal; il n’y a pas d’éthologie qui tienne, croyez-moi! Quand je discute avec mon chien ou  mon chat, on parle d’égal à égal!
           
             Enfin, ... surtout moi!

 

 

16
  intrigue
INTRIGUE, 2005, burin, roulette, ect.
 
  C’est une gravure qui joue la naïveté... Je navigue entre des limites définies par d’autres:
  Limites de la nature morte: ( définies par Chardin)
             Je ne vais pas si loin que lui. Dans « la raie, » il fait se promener un chat, visible en totalité, parmi les choses animées. Moi, je ne risque que le bout du museau d’une souris, qui se trouve hors champs.
 
  Limites de l’efficacité magique de la représentation:
             Car attention, nous dit Magritte, une pipe peinte n’est pas une pipe; seulement une représentation.
  C’est entendu, qui pourrait soutenir le contraire?  Mais en quoi cela entame donc les sortilèges des images, en peinture, en gravure, en photographie...? Je me pose encore la question.
 
            Quand on a dans la même image la représentation d’une souris mécanique, et celle, 
( partielle, ) d’une souris vivante: La vivante gagne d’abord par comparaison.
             D’un côté, la représentation de la représentation; de l’autre, la représentation de la chose!
  Mais encore, la souris dont on ne voit  que le museau est convié à être imaginé, disons, à 90°/. par le regardeur. Et quand vous faites l’effort d’imaginer une souris, (  à moins d’imaginer un Mickey) vous imaginez une souris! Vous n’imaginez pas une souris peinte par Magritte. Donc, à mon sens, vous rétablissez l’efficacité  magique de la représentation.

 

 

 

17
  Pam, Jack,etlespoissons
PAM, JACK, ET LES POISSONS, 1998, burin, pointe-sèche.
 
  Je tente l’expérience d’un sous-genre; définir un sous-genre : Celui de la nature morte qui ne comporte que des objets inanimés représentant des objets animés. Finalement, une catégorie à part, que les historiens, faut bien rêver un peu! ... pourraient inventorier.

 

 

18
 l'enfant loup

 

L’ENFANT LOUP, 1999, burin.
 
  L’être mi-animal, mi-humain, est une sorte de poncif, en illustration. C’est, par exemple, le personnage-type du dessin animé... Disney, et pas seulement! Le problème, c’est que l’on lui demande de vivre des aventures, d’être bon, ou méchant... J’ai voulu le contenir dans le cadre du cabinet de curiosités, l’obliger à n’être qu’une gravure, une chimère fabriquée à l’ancienne.
 
            Et, finalement, on est venu me chercher pour participer à « Artificialia. » Je peux être assez content.

 

 

19
  ichtiose

 

ICHTYOSE ( qui veut dire, peau écailleuse. ), 1993, burin.
 
  Même travail, vis-à-vis de la Petite Sirène; la rendre au formol.

 

 

20
  Le dernier voyage

 

LE DERNIER VOYAGE, 2006, huile et détrempe sur toile.
 
  Alors que je m’apprête à participer à un hommage collectif à Albert Robida, l’actualité est faîte de l’odyssée d’un porte-avion français, en quête de désamiantage.
 
            Inutile d’être visionnaire, inutile de trop charger..., mais donner au décor la couleur qui convient.

 

 

21
 perdu en mer
 

 

PERDU EN MER, 2006, burin.
 
  Aujourd’hui, on a peur du pathos. C’est vrai qu’il faut le jouer à contre-pied, c’est plus rigolo. Et la marine? Encore un genre en voie d’extinction, de toute façon!
 
            Qui est peintre de marine, aujourd’hui? Dan Flavin, à ses heures, paraît-il? Et, ... Barry Flanagan aussi! On a le droit de peindre ce qui plait, surtout, si l’on tutoie les bonshommes d’Ampère! Ou si! ... L’on peut sortir un lièvre de son chapeau. Sinon ?!

 

 

 

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  L'ouvrage des lapins et du temps

 

DE L’OUVRAGE DES LAPINS ET DU TEMPS, 1997, burin, aquatinte, ect.
 
     Tenter de participer à un concours de gravure, c’est s’offrir l’opportunité de figurer dans un catalogue.
 
     Pour celui-ci, il fallait rendre hommage à Rodolphe Bresdin. Ors, au départ, je n’avais qu’un très relatif intérêt pour cet artiste, en dehors peut-être de son côté sombre. Surtout, je n’aurais pu faire aucune citation stylistique, étant donné son aspect romantico-symboliste.
    Seule, son intimité légendaire avec un lapin, sa vie aventureuse et misérable... sa mort, son côté Van Gogh avant la lettre, pouvaient retenir mon attention.
 
   J’ai fait trois gravures, celle-ci est peut-être moins encore que les autres, Bresdiniène; mais, elle
vaut par l’humour noir.

 

 

23

Conduire l'énergie comme on tire sur un fil de soie

 

CONDUIRE L’ÉNERGIE COMME ON TIRE UN FIL DE SOIE, 1995, burin.
 
      Si la marotte de Rodolphe Bresdin était les indiens d’Amérique; la mienne, c’est les chinois,   avec leurs formes de pensées anciennes et traditionnelles. Seulement, je suis moins aventureux que Rodolphe Bresdin. Il était allé au Canada, sur les traces des héros de James Fenimore Cooper.    
     Je me suis contenté, après une pratique peu intensive et parfois sporadique de l’Aïkido, (  un art martial japonais, )  d’acheter des cassettes vidéo, pour essayer de singer les pratiquants de Tai chi, (c’est-à-dire, en somme, l’équivalant chinois, ) tout en restant chez moi.
    Disons quand même, que grâce à cela, en gravure, je peux parvenir à évoquer cette forme de méditation en mouvement..., d’une façon à peu près senti de l’intérieur.
 
              Bon, c’est un peu new age tout ça! Aux antipodes de l’art contemporain, direz-vous?
Il est diverses expressions contemporaines, mais l’art contemporain, le pur et dur, ne peut se concilier avec des rêveries idéalistes, je suis le premier à le reconnaître.

 

 

24

chaleur

 

TRANSFORMER LA CHALEUR EN TRAVAIL EST SOURCE DE DÉPERDITIONS CONSIDÉRABLES, 2008, caparole sur toile.
 
J’ai trouvé cette phrase dans un exposé technique d’une feuille écologique plutôt argumentée ; vous ne trouvez pas qu’elle fait écho à du Lao Tseu ?
            « Il vaut mieux renoncer que de porter un bol plein. »

 

 

25

un point de vue

 

UN POINT DE VUE SINGULIER, 2010, pointe-sèche.
 
  Je pense au paysage depuis quelque temps… La ville de Saint Maur lance un concours de gravure ayant pour titre, « Paysage Urbain. » J’apprivoise le thème avant de décider si je participerai.
  C’est à peu près la composition d’ « un œuf à la règle, sur un cube à main levée » ; une structure en peu ronde, perchée sur un cube. Je cherche peut-être à me rassurer, à me cacher derrière quelque chose d’évidant, une icône,  un coffre-fort sur un congélateur!
 
            Si j’étais un vrai artiste, je serais Bertrand Lavier… Mieux! Bertrand Lavier se demandant ce qu’on peut faire après Brancusi.

 

 

26

les trente glorieuses
 

 

LES TRENTE GLORIEUSES, 2009.
 
 
C’est bien moi, croire que c’était mieux avant, et nimber d’une lumière dorée la crasse des usines… 
  Pour ma défense, quitte à parler du passé, du passé de ma ville, de mon faubourg, autant prendre le risque de choisir un passé trop récent, trop prosaïque pour enflammer l’imagination.
 Alors qu’aujourd’hui , Saint-Quentin se bâtit une légende autour du style Art Déco…
 
            Sans que l’on me l’ait demandé, je m’étais mis d’assez bon cœur, avec d’autres d’ailleurs, à servir cette ambition, que je ne savais pas appartenir au politique.  Puis, il m’a semblé qu’un coup de sifflet avait été donné.           
  Pour en sortir, il était logique d’en passer par la case année 50, année 60…

 

 

27
science infuse


SIENCE INFUSE,  2009, tempera sur panneau.


Pour moi, nature morte = terrain d’expérience. Peut-être, l’ai-je déjà dit ?
                                                                                               
Ai-je dit aussi, inconstant, assez paradoxal en vérité, mon intérêt pour la science ? Et mon goût pour l’infus, le diffus, la diffusion les infusions.                                                                                        
Faveur du soir, (pour Saveur du soir, ) quelle faveur ?
 
- Le sommeil de la raison engendre des monstres, (  au bas d’une gravure de Goya. )
Comme l’inverse, la nuit porte conseil. (Expression proverbiale.)
 
  Il est question de l’inspiration, et du désordre que l’on s’apprête à vivre en allant se coucher.

 

 

 

28
  Ste Lucie d'Avesne


DEUX BOULETTES D’AVESNE, 2004, acrylique et huile sur toile.
 
  Au départ, l’idée était de faire dans le local, Sainte Ursule n’était pas conviée, elle est apparue.
( Enfin, dirai-je, pour tous ceux qui ont quelques lumières en histoire de l’art; ou, comme on voudra, qui étaient premiers en catéchisme…
            On a vu que je ne l’étais pas, ou certainement que j’étais troublé. Lors de mon exposé, j’ai dit Lucie pour Ursule. )
 
  Ursule n’était pas conviée, mais plutôt Paul Cézanne :
« Dans la nature, presque toutes choses peuvent se rapporter à la sphère, au cylindre ou au cône. » Dans la nature, ainsi que dans les fromages, ajouterai-je. Avec une mollesse, un à peu près qui m’intéresse bien davantage. Jeune en effet, je fus subjugué par « Commutateur » et « esquisse de commutateur » l’esquisse en tissu, et l’épure en contre-plaqué. Les deux états opposés de la création artistique, selon Claes Oldenburg.

 

 

29 - 30 – 31


+á l'huile

 

plan large

PLAN LARGE, 2008, acrylique sur panneau. 

 

            - VARIATIONS SUR LE THÈME DES SARDINES À L’HUILE.
 
 
  La nature morte et l’étude documentaire sont deux piliers de l’enseignement académique.

 

 

 

GISANTES, 2008, détrempe sur panneau.

 

Dans une nature morte, le contexte a son importance. Il est pratiquement toujours donné. C’est, par exemple, le plan horizontal de la table; plus, un arrière-plan qui peut être un mur, un décor, parfois un fond presque abstrait, …mais quand même, un environnement, une profondeur, …quelque chose.
 L’étude documentaire, au contraire, décontextualise les objets. Pour les puristes, l’ombre portée indiquant que l’objet serait posé est inutile, gênante, superfétatoire. C’est l’enseignement traditionnel que j’ai reçu. Mais, cela m’amuse d’observer un monde interlope, celui des objets qui réclament d’appartenir en même temps à l’un et à l’autre des genres, ou ni tout à fait à l’un et à l’autre. C’est un peu confus et instinctif, je ne veux pas établir une théorie, préparer un cours, mais l’exemple qui me vient : les sardines à l’huile !
 
            Je pense à Henri Cueco peignant des queues de cerise. Et pour des queues de cerise, faisons une queue-de-poisson.

 

 

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